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publié le 12 décembre 2018

Déclaration conjointe pour la réalisation d'une nouvelle politique de soins de santé mentale pour les personnes âgées La Conférence interministérielle Santé publique marque son accord pour collaborer à une nouvelle politique de soins de santé me La présente déclaration commune expose les motifs d'une nouvelle politique et éclaire les points de(...)

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SERVICE PUBLIC FEDERAL SANTE PUBLIQUE, SECURITE DE LA CHAINE ALIMENTAIRE ET ENVIRONNEMENT


Déclaration conjointe pour la réalisation d'une nouvelle politique de soins de santé mentale pour les personnes âgées La Conférence interministérielle Santé publique marque son accord pour collaborer à une nouvelle politique de soins de santé mentale pour les personnes âgées.

La présente déclaration commune expose les motifs d'une nouvelle politique et éclaire les points de départ de la future politique.

Introduction « Selon l'OMS, la population mondiale vieillit rapidement. De 2015 à 2050, la proportion de personnes de plus de 60 ans va pratiquement doubler, passant de 12% à 22%.

La santé mentale et le bien-être sont aussi importants pendant la vieillesse qu'à tout autre moment de la vie. Les troubles neurologiques et mentaux chez les adultes âgés représentent 6,6% des incapacités totales (DALY) dans ce groupe d'âge.

Environ 15% des adultes âgés de 60 ans et plus souffrent d'un trouble mental ».

L'OMS considère la limite d'âge de 60 ans pour délimiter le groupe cible des personnes âgées. Les soins en santé mentale pour les personnes âgées, en Belgique, sont principalement destinés aux personnes âgées de 65 ans et plus, présentant un trouble psychologique ou psychiatrique. Une attention doit être accordée aux personnes âgées qui, risquent, en raison d'un changement de statut, de perdre leurs rôles sociaux, et qui, ainsi se retrouvent dans des situations d'isolement. Tout comme dans la nouvelle politique de santé mentale pour enfants et adolescents et dans la réforme des soins en santé mentale adultes, il sera tenu compte de la population qui est dans la tranche d'âge charnière, les 60 à 65 ans.

Le trouble mental le plus courant dans cette tranche d'âge est la dépression, qui touche, environ 7% des personnes âgées dans le monde.

Les troubles anxieux touchent, quant à eux, 3,8% de la population âgée et les problèmes liés à l'abus de substances psychoactives (particulièrement l'alcool) concernent plus de 10% de cette population. Les problèmes liés à l'abus de substances psychoactives chez les personnes âgées sont en outre souvent négligés ou mal diagnostiqués. Il s'agit souvent de consommations chroniques peu visibles, plutôt que de consommations aiguës, ouvertement problématiques.

Ajoutons à ces troubles qu'environ un quart des suicides concernent des personnes âgées de 60 ans ou plus.

Il est particulièrement important de prendre en compte les besoins, en matière d'aide et de soins, des personnes vieillissantes présentant un trouble psychiatrique chronique. Il sera également nécessaire de veiller aux problèmes psychologiques qui découlent des contraintes liées au vieillissement, telles que les limitations physiques et les pertes d'autonomie ou les maladies neurodégénératives.

L'OMS met en avant plusieurs facteurs de risque pour les problèmes de santé mentale à n'importe quel moment de la vie. Voici un extrait de l'article « Santé mentale et vieillissement » du site de l'OMS (www.who.int) : « Les personnes âgées peuvent présenter des facteurs de stress courants à toutes les personnes, mais également des facteurs de stress qui sont plus communs à un stade ultérieur de la vie, comme une perte importante et régulière de capacités et une baisse des aptitudes fonctionnelles. Par exemple, les personnes âgées peuvent souffrir d'une mobilité réduite, de douleurs chroniques, d'une fragilité ou d'autres problèmes de santé qui nécessitent une forme quelconque de soins de longue durée.

En outre, les personnes âgées sont plus susceptibles de connaître des événements tels que le deuil ou une chute de leur niveau socioéconomique avec la retraite. Tous ces facteurs peuvent se traduire par l'isolement, la solitude et la détresse psychologique chez les personnes âgées qui, de ce fait, ont besoin de soins de longue durée.

La santé mentale a un impact sur la santé physique et vice-versa. Par exemple, les adultes âgés qui ont des problèmes de santé tels que les cardiopathies présentent des taux plus élevés de dépression que les bien-portants. De plus, la dépression non traitée chez une personne âgée atteinte de cardiopathie peut avoir des répercussions négatives sur l'issue de la maladie.

Les personnes âgées sont également vulnérables à la maltraitance, physique, verbale, psychologique, financière et aux abus sexuels; à l'abandon; à la négligence; et à de graves atteintes à la dignité ainsi qu'au manque de respect. Les données factuelles actuelles semblent indiquer qu'une personne âgée sur 10 est confrontée à la maltraitance. La maltraitance peut conduire non seulement à des traumatismes physiques mais également à des conséquences psychologiques graves parfois durables, y compris la dépression et l'anxiété. ».

Pourquoi une nouvelle politique de santé mentale pour les personnes âgées est-elle indispensable ? 1. Différentes analyses plaident en faveur d'une nouvelle politique de santé mentale pour les personnes âgées.Les analyses font des constats qui sont également applicables à d'autres groupes cibles, à savoir, une offre insuffisante par rapport à certains besoins, le fonctionnement non intégré des soins en santé mentale et une prise en compte insuffisante des déterminants de la santé ainsi que du contexte socio-économique des patients.

L'offre actuelle d'aide et de soins semble insuffisante pour couvrir les besoins. Cette offre est, parfois, inégalement répartie. Certaines régions présentent un déficit en structures, ce qui ne permet pas toujours une accessibilité géographique équitable. Il apparaît donc prioritaire de connaître les besoins actuels sur base de critères objectifs et d'inventorier, dans le même temps, l'offre actuelle.

Concernant les besoins, des études épidémiologiques doivent être le point de départ. 2. Comme repris dans les recommandations du KCE, il est également indispensable d'assurer aux personnes âgées une offre d'aide et de soins en santé mentale cohérente et coordonnée.On s'inscrit dans la vision d'une offre globale et intégrée qui concerne l'ensemble des compétences dans ce domaine, tant au niveau fédéral que des régions et des communautés. Les différents acteurs fonctionnent encore trop souvent « en silo », de façon indépendante les uns des autres, ce qui ne garantit pas la continuité de l'aide et des soins.

Un système de soins intégré implique l'ensemble des intervenants en renforçant le rôle des acteurs de soins de première ligne et du bien-être et en allant même au-delà de ceux-ci. Les acteurs actifs dans d'autres domaines de la vie (temps libre, culture, logement ...) jouent également un rôle dans une vision intégrée des soins de santé.

De manière logique, ces soins interviennent après une offre de prévention et de promotion de la santé suffisamment développée en matière de santé mentale pour les personnes âgées. Cette offre préventive comprend, entre-autre, la détection et l'intervention précoce.

Cette nouvelle offre de soins intégrés pour les personnes âgées s'inscrit dans le prolongement de la réforme des soins en santé mentale adultes tout en gardant la même vision et les mêmes principes généraux, à savoir : - La stigmatisation en matière de santé mentale est également fortement présente chez les personnes âgées. A ce niveau, des actions spécifiques de non stigmatisation en faveur de ce groupe cible devraient être élaborées. - Les notions de balanced care et de collaborative care sont des concepts de base. Il est, dès lors, indispensable de poursuivre un continuum de la prévention aux soins. - La mise en place d'un prolongement des réseaux adultes. Il ne s'agit donc pas de créer de nouveaux réseaux, mais bien d'intégrer des acteurs pertinents pour le groupe cible personnes âgées au sein des réseaux santé mentale pour adultes existants. - L'approche communautaire de l'aide et des soins en intégrant l'expertise des différents acteurs dans un souci de complémentarité.

Une approche axée sur le rétablissement et la détermination est essentielle. L'implication des autorités locales est importante dans le cadre de la politique sociale locale. Une approche locale est essentielle pour ce groupe cible. En Flandre, cela doit être relié aux zones de première ligne. - Le renforcement des équipes mobiles actuelles mises en place dans le cadre de la réforme des soins en santé mentale adultes. - Le développement des soins mobiles au sein des différents réseaux. - La réalisation de la concertation de l'aide et des soins autour de la personne âgée et ses proches autant que c'est possible dans le milieu de vie. - Le renforcement de la fonction de référent de soins ou casemanager, en tenant compte de l'existant. - L'inclusion des aidants proches, dont le rôle est incontournable, dans les programmes d'aide et de soins, en tenant compte de leurs compétences et leur capacité de soutien. - Le renforcement de l'approche visant la réhabilitation psychosociale et réadaptation afin de favoriser l'inclusion des personnes âgées dans la communauté. - L'augmentation des compétences des professionnels, en particulier dans le cadre des maisons de repos, des maisons de repos et de soins ou encore des soins palliatifs, ainsi que dans le cadre de la première ligne et par exemple des services de soins à domicile. - Le développement de liens avec l'organe de concertation de la réforme des soins en santé mentale adultes. 3. Comme décrit dans la nouvelle politique de santé mentale pour enfants et adolescents, il faudra tenir compte des déterminants de la santé, ainsi que du contexte socio-économique. En conséquence, le groupe de travail Intercabinets, Taskforce soins en santé mentale, est chargé de former, de façon équilibrée, un groupe de travail technique dont les résultats attendus consisteront en un complément au guide « Vers la mise en place de meilleurs soins de santé mentale par la réalisation de circuits et réseaux de soins », concrétisé par des plans d'actions, c'est-à-dire en des propositions de mesures implémentées concrètement ; la prévision d'un timing ; une proposition de budget avec techniques financières ainsi que des propositions détaillées de chaque règlementation concernée.

Comme décrit plus haut, il est souhaitable de ne pas écrire un guide spécifique pour les personnes âgées mais bien d'établir des liens fonctionnels avec le guide de la réforme des soins en santé mentale pour adultes. Cela n'empêche que, dans ce supplément, une autre terminologie, un autre cadre conceptuel ou une autre définition peuvent être choisis, comme c'était le cas dans le guide vers une nouvelle politique de santé mentale pour enfants et adolescents.

Cependant, les liens avec le guide pour la réforme des soins en santé mentale pour adultes doivent rester étroits.

Il est important que le groupe de travail technique collabore étroitement avec l'Organe de concertation dans le cadre de la réforme de soins en santé mentale pour adultes. Dans cette perspective, il semble également approprié qu'un certain nombre de représentants de cet Organe de concertation participent à ce groupe de travail technique.

Conclu à Bruxelles le 5 novembre 2018 en neuf exemplaires originaux.

Pour l'Etat fédéral : M. DE BLOCK, Ministre des Affaires sociales et de la Santé publique J. VANDEURZEN, Vlaams Minister van Welzijn, Volksgezondheid en Gezin Pour la Région wallonne : A. GREOLI, Vice-Présidente et Ministre de l'Action sociale, de la Santé, de l'Egalité des Chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative Pour la Communauté française : R. DEMOTTE, Ministre-Président de la Fédération Wallonie-Bruxelles A. GREOLI, Vice-Présidente, Ministre de la Culture et de l'Enfance Pour la Commission communautaire commune de Bruxelles-Capitale : D. GOSUIN, Membre du Collège réuni, compétent pour la politique de la Santé, les Finances, du Budget, la Fonction publique, le Patrimoine et les Relations extérieures G. VANHENGEL, Lid van het Verenigd college, bevoegd voor het Gezondheidsbeleid, de Financiën, de Begroting, het Openbaar Ambt, het Patrimonium en de Externe Betrekkingen Pour le collège réuni de la Commission communautaire française de Bruxelles-Capitale : C. JODOGNE, Membre du Collège de la Commission communautaire française, compétent pour la Politique de Santé Für die Deutschsprachige Gemeinschaft: Pour la Communauté germanophone : A. ANTONIADIS, Minister der Deutschsprachigen Gemeinschaft für Familie, Gesundheit und Soziales

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